Une étrange nouvelle espèce de requin fantôme découverte

Une nouvelle espèce dans la famille des chimères, la chimaerid Hydrolagus erithacus sp. Nov a été découverte par une équipe de scientifiques.

BIO

Un requin fantôme d’un nouveau genre fait surface, l’Hydrolagus erithacus. Il a été découvert par Kristin Walovich, du Pacific Shark Research Center at the Moss Landing Marine Laboratories en Californie et plusieurs de ses collègues. Décrit à partir de neuf spécimens du sud-est de l’atlantique et du sud-ouest de l’océan indien dans des profondeurs de 470 à 1000 mètres, cette trouvaille est presque le fruit du hasard.

Kristin Walovich

Deux représentants malchanceux de cette espèce ont été capturés sous la forme de prises accessoires d’un navire de haute mer à longue ligne. Un bateau qui pêchait alors près des Îles-du-Prince-Édouard, à mi-chemin entre l’Afrique du Sud et l’Antarctique. “Des scientifiques du Département sud-africain de l’agriculture, des forêts et de la pêche (DAFF) ont obtenu les spécimens et j’ai pu les observer en Afrique du Sud” explique Kristin Walovich. Avec l’un de ses collègues elle étudie alors d’autres sujets issus de la collection de poissons du Izikio South African Museum. ”Certains d’entre eux s’y trouvaient depuis 20 ans, mais personne n’a pris le temps de les regarder” poursuit la chercheuse.

Unique et étrange requin fantôme

Les espèces du genre Hydrolagus, très semblables s’avèrent difficiles à distinguer morphologiquement. “Toutefois, dans ce cas-ci, sa couleur, sa grosse tête par rapport à son corps et sa grande taille à maturité distingue l”Hydrolagus erithacus des autres. Nous avons également utilisé l’analyse génétique pour la dissocier” ajoute Kristin Walovich. Cet animal plutôt insolite se différencie donc de ses congénères par plusieurs aspects. En effet, la comparaison des séquences du gène NADH2 mitochondrial avec d’autres espèces Hydrolagus suggère que, ce requin fantôme est une espèce bien distincte. Il se démarque aussi par sa grande taille. Soit 1 mètre de longueur, ce qui la place en deuxième position des plus grandes espèces de requin fantôme sur les cinquante déjà connues. Mais aussi enfin, par la coloration noire et uniforme de sa peau.

Concernant ses autres aspects physiologiques : des canaux équipés de nombreux pores sur le devant de la tête lui permettent de détecter ses proies dans des environnements désespérément sombres. Une épine venimeuse précède sa première nageoire dorsale. La seconde s’étend sur pas moins de 80% de la longueur de l’animal. Il utilise lui aussi sa nageoire pectorale pour se déplacer, dans un mouvement de battement. Contrairement aux autres qui se servent de leurs nageoires caudales.

De plus, cette chimère arbore d’impressionnantes dents… de lapin. C’est d’ailleurs pour cette raison que cette espèce rentre dans le genre Hydrolagus. Littéralement « lièvre d’eau » en grecque. Comme ses congénères, son squelette se compose exclusivement de cartilage. Exception faite des dents et de la fine épine qui elles, sont calcifiées. Paradoxalement, ces étranges créatures des fonds marins, d’ordinaire peu visibles, parviennent régulièrement à faire parler d’eux. Qu’il s’agisse de la découverte d’une nouvelle espèce, ou d’en filmer d’autres, non moins curieuses. Comme en décembre dernier, lorsqu’une caméra capturait par hasard et pour la première fois des images d’une chimère bleue à nez pointu. Au large d’Hawaï et de la Californie, à 1641 mètres de profondeur…

Source : Science & Avenir


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