Le fléau de la pollution par les plastiques
  • english

ECOLOGIE

L’utilisation du plastique ne cesse d’augmenter, entraînant une masse considérable, presque indestructible, de matières plus ou moins légères flottant à la surface des mers et des océans, ou se déposant dans leurs fonds, quand elles n’échouent pas sur les plages un peu partout à travers le monde. Bienvenu dans le monde de la pollution du plastique !

1697971 dechets plastiques au large des acores

La pollution par le plastique

Nous produisons de plus en plus de plastiques. Nous avons fabriqué autant de plastique depuis l’an 2000 que pendant tout le siècle précédent !
Les emballages pour nos produits de consommation sont majoritairement en plastiques de toutes sortes. Nos boissons sont vendues en bouteilles plastique (et en cannette aluminium) plutôt qu’en bouteilles en verre. Le problème est que ces emballages ne servent en général qu’une fois et que contrairement à ce qu’on croit, seule une faible fraction est recyclée. Que ce passe-t-il ?  Et bien ces plastiques sont enterrés ou brulés mais une partie importante se retrouve dans les océans. De tous les déchets finissant en milieu marin, on estime à près de 80% le volume de pollution due aux matières en plastique. Selon d’autres estimations, presque 10% du plastique qui est produit annuellement sur la planète se retrouve dans les océans, soit environ 10 millions de tonnes de détritus.

Ils contiennent de plus des substances chimiques polluantes comme les phtalates (pour rendre les plastiques souples) dont le fameux bisphénol A, dont la toxicité dépend principalement de sa capacité à migrer du plastique dans le corps humain. Il a été détecté de façon certaine que le bisphénol A agit sur la reproduction des animaux et aussi sur la reproduction humaine (dépend de nombreux facteurs comme l’age, le sexe, les femmes enceintes, etc…). Les effets secondaires provoqués par les phtalates en concentrations relativement élevées chez les animaux en laboratoire sont : la baisse de la fertilité, l’atrophie testiculaire, la réduction du poids du fœtus, la mortalité fœtale, et des malformations. Certains phtalates possèdent aussi un effet perturbateur endocrinien et peuvent provoquer des anomalies du développement sexuel chez le jeune rat mâle exposé in utero. De plus, il a été enregistré des effets sur le foie, les reins et le système reproducteur mâle… (plus d’info : http://fr.wikipedia.org/wiki/Phtalate).

Le problème est que le plastique à une très grande durée de vie, c’est-à-dire que le temps de dégradation naturel est très long. On estime le temps de dilution dans la nature de 100 à 1000 ans en fonction des matériaux. Mais avant d’être totalement bio-dégradés sous l’effet du soleil, du sel, des vents, de la lumière, les plastiques sont réduits en particules de plus en plus fines. La conséquence est que la faune marine ingère accidentellement ces particules. Des millions d’oiseaux et de poissons, des milliers de mammifères, et de tortues sont contaminés par les plastiques, causant leur mort à plus où moins long terme.

Les îles de plastique

Ces débris de plastique ont tendance à s’accumuler au centre de tourbillons océaniques, ils forment ainsi de larges étendues qu’on appelle abusivement « îles de plastique ». En réalité, il ne s’agit pas d’îles solides où l’on pourrait marcher, mais de vastes superficies envahies par de petits bouts de plastique qui demeurent cachées aux satellites, mais parfaitement visibles à l’œil nu à partir d’un bateau. Les deux plus grandes de ces îles de plastique, désignées comme 7e et 8e continents, en raison de leurs gigantesques surfaces, sont la Plaque de déchets de l’Atlantique Nord et la Plaque ou Vortex de déchets du Pacifique nord. Une autre plaque a été récemment découverte en Océan Indien.

Les 7e et 8e continents

carte pollution plastique 450x276

La Plaque de déchets de l’Atlantique Nord est une zone de débris marins flottants dans le gyre océanique de l’Atlantique Nord, déjà documentée en 1972. La dimension de la Plaque est estimée à plusieurs centaines de kilomètres, avec une densité de plus de 200.000 débris au kilomètre carré. Cette zone de détritus peut décaler sa position jusqu’à 1500 km au nord ou au sud, selon les saisons, et dérive encore plus au sud lors du phénomène d’oscillation australe d’El Niño.

La Grande Plaque de déchets du Pacifique est, quant à elle, décrite comme étant le « Vortex d’ordures » du Pacifique. La Plaque s’étend sur une superficie indéterminée (certains parlent de plusieurs millions de km²), les estimations variant très largement en fonction du degré de concentration en plastique retenu pour définir la zone touchée. N’empêche que cette Plaque est caractérisée par des concentrations exceptionnellement élevées de plastiques pélagiques, de boues chimiques et autres déchets qui ont été piégés par les courants du gyre océanique du Pacifique Nord.


Mots clés/Tags: , , , , ,

A propos de cet article - About this entry