Les hippocampes nains
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BIO

Les hippocampes nains (Hippocampus bargibanti) ou « pygmées », appelées aussi «hippocampes des gorgones», sont vraiment très très petits puisqu’ils mesurent environ 1 cm, queue incluse.

Hippocampus bargibanti
Hippocampus Bargibanti

Ils sont très difficiles à voir, car en plus d’être minuscules, ils sont très mimétiques. Ils ressemblent, en effet, à la gorgone dans laquelle ils vivent autant pour la couleur de leur peau, rose , argentée ou jaune, que pour les polypes qui semblent les recouvrir. Les hippocampes sont connus d’ailleurs pour avoir une couleur variable et il est avéré qu’ils sont donc capables de changer de couleur, comme beaucoup d’animaux, pour se dissimuler. Leur épiderme recèle effectivement des chromatophores qui sont des cellules qui contiennent des pigments et qu’ils peuvent contracter ou relâcher, contrôlant ainsi la couleur de leur peau. Les hippocampes nains, eux, ont donc en plus des protubérances de forme et de couleur identique aux polypes de la gorgone qu’ils habitent. Je pensais qu’ils imitaient à la perfection les polypes de la gorgone mais j’ai lu qu’ils ont, paraît-il, des épines sur la peau et que les polypes de la gorgone s’enroulent autour si bien que le mimétisme est parfait, les polypes se trouvant aussi bien sur la Gorgone que sur la peau du poisson. Ce serait là un vrai cas de symbiose ! Si cela est vrai, ils font donc partis intégrante de la gorgone, les polypes vivants aussi sur eux. Sur mes photos, les polypes de la gorgone sont souvent en fleur, alors que sur l’hippocampe, ils sont « fermés ». Je n’ai jamais vu de polypes ouverts sur le poisson. Cela ne prouve pas qu’ils soient réels ou juste une imitation.

Pygmy seahorse

Hippocampus Bargibanti dans une gorgone jaune

Si vous avez des informations à ce sujet, je suis bien sûr preneur. On trouve ces hippocampes nains essentiellement dans l’Indopacifique et le Pacifique ouest. Les prendre en photo est un vrai défi, car il faut pratiquement les chercher à la loupe (ou avoir une très bonne vue) sur les gorgones, et ne sont pas toujours présents car ils vivent sur la Gorgone rouge, rose ou grise Muricella plectana et aussi sur la gorgone jaune Muricella paraplectana.


DIV4900 - Hippocampus denise

Hippocampus denise

Une fois repérés, et pour peu qu’il y ait un peu de courant agitant la gorgone, la mise au point avec l’objectif macro se révèle fastidieuse. De plus les hippocampes n’aiment pas la lumière et les flashs et finissent systématiquement par vous tourner le dos. Donc le photographe est parfois obligé de faire le point sans l’aide de ses lampes pilotes ! Impatients s’abstenir !On a identifié depuis peu (Lourie et Randall, 2003) une autre espèce d’hippocampe nain, l’hippocampus denise qui paraît encore plus étrange. Son museau est court et pointu et il n’a pas d’épine sur la tête. Lui aussi vit dans les gorgones – oranges - et semble avoir également des protubérances sur le corps. Il est encore plus petit que l’Hippocampus bargibanti et se caractérise par une couleur jaune orangé qui lui permet également de se fondre dans son habitat. C’est une espèce protégée sur laquelle on a peu d’informations.
Comme pour les autres espèces d’hippocampe, ce sont aussi les mâles qui portent leur progéniture dans leur poche ventrale. Il n’y a pas d’autre cas de ce type dans le monde animal.
Décidemment ces hippocampes sont bien des animaux fascinants en plus d’être attachants, beaux et graciles.

 

 

François Zylberman


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